Les travaux de recherche que viennent en effet de diffuser Florence Jaumotte et Carolina Osorio Buitron, deux économistes de l'institution, apportent une réflexion à contre-courant selon laquelle les syndicats, qui à leur origine ont contribué à la redistribution des richesses, sont aujourd'hui, à cause de leur faible influence, responsables de la flambée des inégalités.
Les chercheuses - qui ne représentent pas la position officielle du FMI mais participent aux réflexions de cet organisme sur les mouvements de concentration de richesses - démontrent en effet que la baisse du taux de syndicalisation sur la période 1980-2010 «réduit la capacité de négociation» des salariés sur leur rémunération, au bénéfice des actionnaires et des plus hauts revenus.
Affaiblis, les syndicats, dont le poids est passé selon l'OCDE de 26,9 % en 1999 à 20,8 % en 2013 dans les principaux pays développés, n'auraient ainsi plus la capacité de défendre les bas et moyens revenus, ni d'influencer les décisions de rémunération des plus hauts revenus dans les entreprises.
Conséquences incertaines
Si l'équipe de recherche estime que la moitié de la hausse des inégalités peut être attribuée à la chute du taux de syndicalisation, elle se garde cependant d'évaluer si l'enrichissement des élites a eu un effet positif sur l'investissement et la création de richesses, ou négatif par une appropriation qui n'aurait pas d'effet redistributif. Une telle analyse, assez politique, est hors du champ d'intervention du FMI.